Les truffes ont un sexe
Le président national des trufficulteurs annonce du nouveau sur la connaissance des mécanismes complexes de reproduction du diamant noir
La vie sexuelle des truffes excite décidément la curiosité des scientifiques ! Déjà connu pour ses qualités aphrodisiaques, le diamant noir serait peut-être le fruit des copulations microscopiques de cellules de mycélium. Et dire que cette truffe, génératrice de tant de fantasmes, était considérée jusqu'alors comme un champignon plus ou moins hermaphrodite, en tout cas dénué de sexualité à défaut d'être sans saveur !
Gros enjeu.
C'est Jean-Charles Savignac, président de la Fédération française des trufficulteurs, qui a annoncé la nouvelle samedi, à Sorges, devant un aréopage de trufficulteurs réunis pour la présentation d'un livre sur l'âge d'or et l'exportation de la truffe du Périgord. Le très sérieux haut fonctionnaire a ainsi expliqué qu'après des travaux menés tant en Italie qu'en France, notamment avec Jean-Marc Olivier, de l'Institut national de recherche agronomique, on est à la veille d'une révélation majeure concernant la naissance et le développement de la truffe. Celle-ci serait en effet hétérothallique (1), c'est-à-dire liée à une reproduction entre deux individus génétiquement différents, donc de " sexes " différents, qui généreraient ainsi des spores.
Cette découverte, révélée par le chercheur Claude Murat, rapportant les travaux d'un groupe de travail à Pérouge (Italie), sera évoquée dans le prochain numéro du " Trufficulteur français ". Elle pourrait avoir des conséquences non négligeables pour les trufficulteurs, notamment dans leur manière de préparer les plants et de réensemencer le sol des truffières.
(1) Par opposition à l'homothallisme (un seul ensemble sexuel dans le mycélium).
Source : http://www.sudouest.com/dordogne
27 octobre 2008